Pleine conscience ne veut pas dire rester invariablement conscient de ses propres identifications.
Tant de choses, dans ce monde ne cessent de m’étonner : pourquoi les êtres humains s’acharnent-ils à s’entretuer sous prétexte qu’ils sont de races, de religions, de nationalités ou d’ethnies différentes… et ce, depuis la nuit des temps ? Ou bien, pourquoi ne donne-t-on pas un ballon à chacun des 22 joueurs sur le terrain ? Et même aux remplaçants. Et aux arbitres. Et aux entraîneurs.
Et au public !? Pourquoi continue-t-on à fabriquer des voitures de plus en plus grosses, de plus en plus lourdes, de plus en plus polluantes alors qu’il est question de sauver la planète ? Pourquoi, depuis les grecs, les politiciens de tous bords et de partout continuent-ils à faire des promesses qu’ils continuent à ne pas tenir et que nous continuons à croire ? Pourquoi s’attend-on à un minimum de respect de la part des autres quand on n’en a soi-même pour personne et encore moins pour soi ? etc. etc.
Ce qui me dépasse…
Mais ce qui me dépasse le plus, spécialement après cette pandémie et les confinements qui s’en sont suivis, c’est que personne ne semble vraiment se poser de questions essentielles, comme : « A quoi sert la vie ?”, « A quoi ça sert tout ça ?”… De telles questions fondamentales ne seraient-elles, après tout, qu’un luxe de riches ?
Faut-il attendre d’être sur son lit de mort – si on a la chance d’en avoir un – pour se demander quel a été le sens de sa vie alors qu’on est sur le point de la quitter ?…
Je ne parviens toujours pas à comprendre comment des êtres doués d’intelligence, de sensibilité et de spiritualité, quelle qu’en soit l’expression, parviennent à continuer à vivre sans se poser cette question de base… et à tenter, au moins, d’y apporter leurs propres réponses, celles qui pourraient donner un sens à tout ce qu’ils font à longueur de journée, de façon parfois pénible.
Quête de sens…
Craignent-ils que cette quête de sens crée un trop grand bouleversement intérieur qui puisse déstabiliser leur vie ? Ont-ils peur de regarder en face leur propre vide ? Estiment-ils que « le sens » est un poids trop lourd à porter, qui n’est réservé qu’à une minorité – voire une élite ?! Se disent-ils : « A quoi bon, de toute façon on n’a pas le choix ?!”… comme si comprendre le sens de la vie était quelque chose de superflu ? Se contentent-ils des critères ordinaires : réussite professionnelle, argent, maison, voiture, famille, enfants, bonne chère, hauts et bas du quotidien… sans se poser la moindre question ? Se satisfont-ils des identifications habituelles ?
Souvent, en prenant le métro, je me dis que, finalement, c’est peut-être eux qui ont raison : pas de questions, pas d’aspirations, pas de préoccupations spirituelles. Un zeste de foi aveugle et pour le reste, Carpe Diem dans son acceptation la plus matérialiste et mécanique !
Le confinement a eu du bon s’il en a au moins incité certains à trouver absurde de passer des heures dans les encombrements ou les transports quotidiens pour aller au travail et assurer les mêmes fonctions en restant près des leurs… à moins que cela les rende encore plus stressés !?
Lying flat…
Et je pense qu’il faut suivre de près ce mouvement qui se répand comme une traînée de poudre (explosive) chez les chinois milleniums qui décident d’adopter la contre-culture du “lying flat” ou “Tangping” culture, en réponse à la pression que subit la population de suivre un schéma tout défini : “Les gens réalisent que l’amélioration matérielle n’est plus la source la plus importante du sens de la vie.” Inutile de dire que les autorités chinoises observent ce phénomène d’un très mauvais œil comme une forme d’instabilité sociale et de menace à la stabilité du pays.
A ma naissance, j’ai reçu un cadeau dans un joli paquet : La vie.
Dois-je me contenter de le regarder tous les jours sans jamais l’ouvrir pour voir ce qu’il y a dedans ?
D’ailleurs, la vraie question à se poser est : “Y a-t-il une mort après la vie ?”
Et non : “Y a-t-il une vie après la mort ?”
Mais c’est un autre sujet !