La peur se nourrit de la pensée et prospère grâce à l’imagination et aux ruminations. La peur peut alors perdre sa fonction première qui est de nous faire échapper à un danger : fuir ou faire face sont alors oubliés au profit de la paralysie, l’attente, la non-action.
Un mental insécurisé se fait des films et imagine le pire. L’ego lui, pour se rassurer, développe désirs et attachements. Or, plus il a d’attachements, plus le mental accumule de motifs de peurs.
D’où vient la peur ?
Les motifs de peurs sont multiples. Les désirs entraînent parfois la peur d’échouer à satisfaire ses ambitions, réaliser ses rêves. La peur de l’inconnu, la peur de ne pas savoir, savoir-faire ou savoir faire face entraîne le repli de l’action, la procrastination… La peur de perdre nait aussi de l’attachement à ses proches, à son image, à ses biens.
Le culte extrême de l’individualité qui peut régner de nos jours isole et fragilise lorsqu’il s’accompagne d’un sentiment de solitude.
Seul au monde, insécurisé, on ne peut compter que sur soi-même. Tout choix opéré semble nous projeter dans l’inconnu, loin de sa zone de confort.
Dans une civilisation d’où tout danger a été éliminé, où la société prend en charge, la peur n’est plus liée à la survie de l’être. Elle est liée à la perte de libre-arbitre due à la fragilité de l’individu.
Comment faire face à ses peurs ?
Les fantômes n’aiment pas la lumière. Faire face à ses peurs pour diminuer leur emprise peut faire cesser la pression. Calmer et pacifier le mental, le sécuriser et le rassurer est nécessaire.
Mais l’antidote ultime se trouve dans la vraie connaissance du Soi, entité certes individuelle mais plus vaste et profonde que le moi social ou égotique que nous nous sommes fabriqué pour (sur)vivre.
Le Soi n’est rien d’autre que l’âme, énergie d’amour et de lumière qui cherche son expression dans l’action et la matière. Les obstacles rencontrés peuvent, certes, générer des doutes qui diminuent l’intensité de cette lumière. Elle n’en demeure pas moins indestructible, vivante, puissante et vertueuse. Lorsqu’en méditation, nous reprenons contact avec cette énergie qui nous habite, nous devenons alors aptes à faire face à de multiples défis, dans l’ouverture du cœur.
L’amour ouvre, révèle, partage, guérit, là où la peur contracte, renferme, cache, entasse…